>>> L'indemnisation de l'accident de voie publique
Rien qu'à Paris, plus de deux millions d'euros ont été versés en 2022 aux victimes d'accidents de voirie. Ces chiffres illustrent l'ampleur du problème, mais aussi la possibilité réelle d'obtenir réparation. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent leurs droits ou renoncent à les faire valoir face à la complexité des démarches administratives.
Qu'est-ce qu'un accident de voirie ?
La voirie comprend les voies de circulation terrestre, les accotements, la chaussée et la surface de la route selon l'article L. 111-1 du Code de la voirie routière. Un accident de voirie survient lorsqu'un usager subit des dommages corporels ou matériels en raison d'un défaut présent sur ces infrastructures publiques.
Les défauts de voirie les plus fréquents
Les causes d'accidents liées à un mauvais entretien sont multiples et variées :
Sur la chaussée :
- Nids-de-poule non comblés
- Affaissements et déformations de la route
- Plaques d'égout mal fixées ou non affleurantes
- Présence de gravillons, d'huile ou de débris
- Routes glissantes sans signalisation
Sur les trottoirs :
- Dallages descellés ou cassés
- Racines d'arbres soulevant les pavés
- Bordures défectueuses
- Absence de rampes pour personnes à mobilité réduite
Signalisation défaillante :
- Absence de panneaux avertissant d'un danger
- Éclairage public insuffisant ou défectueux
- Signalisation inadaptée lors de travaux
- Marquages au sol effacés
Le cadre juridique : une responsabilité présumée de l'administration
Le droit français protège fermement les victimes d'accidents de voirie grâce à un régime juridique particulièrement favorable : la responsabilité pour défaut d'entretien normal.
L'article L. 141-8 du Code de la voirie routière
Cet article stipule que les dépenses d'entretien des voies communales font partie des dépenses obligatoires mises à la charge des communes. Cette disposition s'applique également aux départements pour les routes départementales et à l'État pour les routes nationales.
Cette obligation légale signifie que les collectivités publiques ne peuvent pas invoquer un manque de moyens financiers pour se soustraire à leur devoir d'entretien. Le juge administratif est très clair sur ce point : l'entretien de la voirie est une obligation, pas une option.
Un régime de responsabilité pour faute présumée
Contrairement à de nombreux contentieux où la victime doit prouver la faute de l'administration, le régime applicable aux accidents de voirie inverse la charge de la preuve. Concrètement, voici comment cela fonctionne :
Ce que vous devez prouver (en tant que victime) :
- L'existence de votre dommage (blessures, dégâts matériels)
- Le lien de causalité direct entre le défaut de voirie et votre accident
Ce que l'administration doit prouver (pour s'exonérer) :
- Qu'il n'y avait pas de défaut d'entretien normal
- OU qu'une cause exonératoire existe (force majeure, faute de la victime)
Cette présomption de responsabilité constitue un avantage considérable pour les victimes. Dès lors que vous établissez avoir subi un accident en raison d'un défaut de voirie, l'administration est présumée responsable.
Qui est responsable ? Identifier le gestionnaire de la voirie
Avant toute démarche, il est crucial d'identifier correctement l'autorité responsable de l'entretien de la voie où l'accident s'est produit. Cette identification conditionne l'ensemble de votre recours.
Répartition des compétences
Voies communales et routes en agglomération Responsable : Le maire de la commune Fondement : Articles L. 141-8 du Code de la voirie routière et L. 2321-2 du Code général des collectivités territoriales
Routes départementales (hors agglomération) Responsable : Le président du Conseil départemental Fondement : Articles L. 132-1 du Code de la voirie routière et L. 3321-1 du Code général des collectivités territoriales
Routes nationales et autoroutes non concédées Responsable : L'État, représenté par le Préfet ou les Directions Interdépartementales des Routes (DIR)
Autoroutes concédées Responsable : La société concessionnaire exploitant l'autoroute
Vous avez été blessé à cause d’une route ou d’un trottoir défectueux ?

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Constituer votre dossier : les preuves indispensables
La solidité de votre dossier repose sur la qualité des preuves que vous allez rassembler. Plus votre dossier sera complet et documenté, plus vos chances d'obtenir une indemnisation rapide et complète seront élevées.
Les preuves du dommage
Pour les dommages corporels :
- Certificats médicaux détaillés décrivant vos blessures
- Compte-rendu des services de secours (pompiers, SAMU)
- Hospitalisations et soins reçus
- Arrêts de travail et perte de revenus
- Séquelles permanentes éventuelles (consolidation médicale)
- Rapport d'expertise médicale indépendante
Pour les dommages matériels :
- Photos du véhicule endommagé (sous tous les angles)
- Devis de réparation établi par un garagiste
- Factures des réparations effectuées
- Rapport d'expertise automobile si nécessaire
- Justificatifs de remplacement (véhicule de location, etc.)
Les preuves du défaut de voirie
C'est l'élément crucial de votre dossier. Vous devez démontrer l'existence d'un défaut anormal de la voirie au moment de l'accident.
Photos et vidéos :
- Prenez de nombreuses photos du défaut sous différents angles
- Photographiez également l'environnement global pour situer le lieu
- Ajoutez un élément de référence pour apprécier les dimensions (mètre, pièce de monnaie)
- Datez et géolocalisez vos clichés si possible
- Filmez le lieu pour montrer la dangerosité réelle
Le constat d'huissier : une preuve incontestable Ce constat, particulièrement utile pour attester officiellement de l'état de la route, coûte entre 150 et 200 euros. Bien que représentant un investissement, il constitue une preuve juridique difficilement contestable par l'administration. L'huissier se rendra sur place, constatera objectivement l'état des lieux et établira un procès-verbal détaillé.
Témoignages :
- Recueillez les coordonnées des témoins directs de l'accident
- Demandez-leur des attestations écrites et signées
- Les témoignages doivent être circonstanciés (lieu précis, date, heure, description détaillée)
- Privilégiez les témoins sans lien d'intérêt avec vous
Procès-verbaux et rapports officiels :
- Rapport de police ou de gendarmerie
- Constat des pompiers s'ils sont intervenus
- Tout document officiel mentionnant le défaut de voirie
Les preuves du lien de causalité
Vous devez démontrer que c'est bien le défaut de voirie qui a causé votre accident, et non un autre facteur. Pour cela :
- Décrivez précisément les circonstances de l'accident
- Expliquez comment le défaut a provoqué la chute ou l'accident
- Démontrez que vous adoptiez une conduite normale et prudente
- Prouvez l'absence de signalisation du danger
- Établissez que le défaut existait depuis un certain temps (témoignages d'usagers réguliers, photos antérieures si disponibles)

La procédure d'indemnisation : étape par étape
1. Tableau récapitulatif : accident de voirie & rôle de votre avocat
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Élément clé |
Contenu principal |
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Type d’accident |
Chute piéton, vélo, moto, voiture liée à un défaut de voirie ou de signalisation. |
Qualifier juridiquement les faits et identifier le responsable. |
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Preuves à réunir |
Photos/vidéos, constat d’huissier, témoignages, rapports officiels, dossier médical. |
Organiser et exploiter les preuves pour démontrer le défaut et le lien de causalité. |
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Procédure amiable |
Lettre de réclamation motivée et chiffrée adressée à l’administration compétente. |
Rédiger la mise en demeure, chiffrer les préjudices, négocier l’offre d’indemnisation. |
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Recours contentieux |
Saisine du tribunal administratif en cas de refus, silence ou offre insuffisante. |
Rédiger la requête, plaider, contester les arguments de défense et les expertises adverses. |
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Indemnisation du dommage corporel |
Evaluation selon la nomenclature Dintilhac : préjudices patrimoniaux et extra-patrimoniaux. |
Obtenir une indemnisation maximale poste par poste, y compris pour les séquelles et pertes futures. |
2. Le recours amiable : la première démarche
La victime dispose de 5 ans suivant le dommage pour engager la responsabilité de l'Administration. Ce délai de prescription de cinq ans court à compter du 1er janvier de l'année suivant celle de l'accident.
Rédaction de la lettre de mise en demeure
Votre courrier, obligatoirement envoyé en recommandé avec accusé de réception, doit contenir :
-
Vos coordonnées complètes
- Nom, prénom, adresse
- Numéro de téléphone et email
-
L'identification précise de l'accident
- Date exacte (jour, heure)
- Lieu précis (adresse complète, nom de la voie)
- Nature de la voie (communale, départementale, nationale)
-
Les circonstances détaillées
- Description factuelle de l'accident
- Nature du défaut de voirie (dimensions, profondeur)
- Conditions météorologiques
- Absence de signalisation
-
Le fondement juridique
- Article L. 141-8 du Code de la voirie routière
- Responsabilité pour défaut d'entretien normal
- Jurisprudence applicable si pertinente
-
La description des préjudices
- Dommages corporels (avec référence aux certificats médicaux)
- Dommages matériels (avec référence aux devis)
- Préjudices économiques (perte de revenus)
- Préjudices moraux
-
Le montant de l'indemnisation demandée
- Détail des postes de préjudice selon la nomenclature Dintilhac
- Calcul précis et justifié de chaque poste
- Total de la demande
-
Les pièces justificatives annexées
- Liste exhaustive de tous les documents joints
- Numérotation des pièces pour faciliter la consultation
Délai de réponse de l'administration
Depuis le décret JADE n° 2016-1480 du 2 novembre 2016, la victime doit former un recours préalable en adressant une demande d'indemnisation à l'administration. Celle-ci dispose généralement de deux mois pour répondre, bien que ce délai puisse varier selon les collectivités.
Les réponses possibles :
- Acceptation totale : L'administration reconnaît sa responsabilité et propose une indemnisation
- Acceptation partielle : Responsabilité partagée ou contestation du montant
- Refus explicite : L'administration conteste sa responsabilité
- Silence : Absence de réponse valant décision implicite de rejet après deux mois
3. Le recours contentieux : saisir le tribunal administratif
Si le recours amiable échoue, vous devez envisager un recours contentieux devant le tribunal administratif compétent territorialement (celui du lieu où se trouve l'autorité responsable).
Le délai de saisine Vous avez quatre ans à partir de l'accident pour engager une procédure selon la loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968. Attention : en cas de refus explicite, vous disposez de seulement deux mois pour saisir le tribunal après réception de la réponse négative.
L'importance de l'avocat en contentieux administratif
Le recours à un professionnel avocat en droit des victimes peut s'avérer utile pour bâtir sa demande d'indemnisation, tant la jurisprudence est variante pour caractériser le défaut d'entretien normal. La procédure devant le tribunal administratif présente des spécificités techniques qui nécessitent l'expertise d'un professionnel :
- Maîtrise de la procédure administrative contentieuse
- Connaissance approfondie de la jurisprudence en la matière
- Capacité à anticiper les arguments de l'administration
- Expérience dans l'évaluation des préjudices
- Force de négociation pour obtenir la meilleure indemnisation
Le déroulement de l'instance
- Enregistrement de la requête au greffe du tribunal
- Instruction contradictoire (échanges de mémoires)
- Éventuelles mesures d'instruction (expertise, enquête)
- Audience publique
- Délibéré et jugement
Les délais La procédure peut prendre entre 12 et 36 mois selon la complexité du dossier et l'encombrement du tribunal. Cette durée peut paraître longue, mais elle permet une instruction approfondie de votre affaire.
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JMP AVOCAT INDEMNISATION
Maître Joëlle MARTEAU-PÉRETIÉ
Avocate spécialisée en Droit du Dommage Corporel
22 ans d'expérience • Lille & Paris
06 84 28 25 95
Les causes d'exonération : comment l'administration peut se défendre
Bien que présumée responsable, l'administration dispose de plusieurs moyens de défense pour tenter de s'exonérer totalement ou partiellement de sa responsabilité.
1. La preuve de l'entretien normal
L'administration peut s'exonérer de sa responsabilité en prouvant qu'elle ne pouvait pas connaître ou prévoir le danger. Pour cela, elle doit démontrer :
L'entretien régulier et suffisant
- Production de registres d'entretien détaillés
- Preuves de passages réguliers des services techniques
- Respect d'un planning de maintenance préventive
- Moyens humains et matériels mobilisés
L'imprévisibilité du défaut
- Le défaut est apparu brusquement et récemment
- Aucun signe avant-coureur n'était décelable
- Les services sont intervenus rapidement après sa découverte
Exemple jurisprudentiel : Une société d'autoroute a été exonérée après qu'un motard ait chuté sur un morceau de pneu, en prouvant que les agents d'entretien étaient passés deux heures avant l'accident sur cette section.
2. La force majeure
La force majeure est rarement retenue en matière de voirie. Elle nécessite la réunion de trois conditions cumulatives :
- Extériorité (événement extérieur à l'administration)
- Imprévisibilité (impossible à anticiper)
- Irrésistibilité (impossible à surmonter malgré tous les efforts)
Exemples :
- Crues exceptionnelles subites
- Éboulements imprévisibles malgré une surveillance normale
- Conditions météorologiques exceptionnelles
3. La faute de la victime
L'administration pourra faire valoir que la victime circulait avec des pneus lisses, à une vitesse excessive ou a manqué de vigilance. Cette faute peut être totalement ou partiellement exonératoire.
Fautes fréquemment invoquées :
- Vitesse inadaptée : Circuler trop vite compte tenu des circonstances
- Défaut de vigilance : Ne pas adapter sa conduite à l'état visible de la voie
- Connaissance des lieux : Emprunter régulièrement une voie dont on connaît les défauts
- Imprudence caractérisée : Comportement manifestement dangereux
- Défaut d'entretien du véhicule : Pneus lisses, freins défectueux
La jurisprudence sur la faute de la victime
Le juge administratif apprécie souverainement le caractère fautif du comportement de la victime. Il prend en compte :
- Les conditions de circulation (jour/nuit, pluie, visibilité)
- Le caractère visible ou non du défaut
- La possibilité d'éviter l'obstacle
- La vitesse pratiquée
- L'expérience de l'usager
Partage de responsabilité : Lorsque la faute de la victime a contribué à l'accident sans en être la cause exclusive, le juge peut procéder à un partage de responsabilité. L'indemnisation sera alors réduite proportionnellement à la part de responsabilité de la victime (par exemple, 70% à la charge de l'administration, 30% à la charge de la victime).
Calculer votre indemnisation : la nomenclature Dintilhac
L'évaluation de vos préjudices suit un cadre méthodologique précis : la nomenclature Dintilhac, établie en 2005 et régulièrement mise à jour.
Montants indicatifs
Les tribunaux administratifs s'appuient sur des référentiels d'indemnisation. À titre indicatif (les montants varient selon les cas) :
Déficit fonctionnel temporaire : 25 à 35 € par jour selon la gravité Souffrances endurées : 2 000 à 80 000 € selon l'échelle de 1 à 7 Préjudice esthétique : 2 000 à 100 000 € selon l'échelle de 1 à 7 Déficit fonctionnel permanent : 1 500 à 2 500 € par point d'IPP (selon l'âge)
Exemple concret : Une victime de 35 ans avec :
- 60 jours d'ITT : 60 × 30 € = 1 800 €
- Souffrances niveau 4/7 : 12 000 €
- IPP de 10% : 10 × 2 000 € = 20 000 €
- Perte de revenus : 6 000 €
- Préjudice esthétique niveau 2 : 5 000 € Total estimé : 44 800 €
Lire : Le calcul de votre indemnisation
Pourquoi choisir JMP Avocat Indemnisation ?
Face à la complexité de ces procédures et aux stratégies de défense des administrations, vous avez besoin d'un partenaire juridique expérimenté et combatif à vos côtés.
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- Une maîtrise parfaite du contentieux administratif : Nous connaissons tous les rouages des procédures devant les tribunaux administratifs
- Une connaissance approfondie de la jurisprudence : Nous suivons quotidiennement l'évolution des décisions de justice pour adapter notre stratégie
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- Une expérience de négociation : Nous obtenons régulièrement des indemnisations supérieures aux premières propositions
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Exemples de résultats récents :
- Accident de vélo sur un trottoir défectueux : 92 000 € obtenus (première offre : 45 000 €)
- Chute de moto due à un nid de poule : 68 000 € obtenus (première offre : 38 000 €)
- Piéton blessé par une plaque d'égout : 125 000 € obtenus (première offre : 70 000 €)
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FAQ : Vos questions les plus fréquentes
Ai-je des chances d'être indemnisé si j'ai subi un accident de voirie ?
Oui, vos chances sont réelles et même importantes. Le régime juridique français est particulièrement protecteur des victimes d'accidents de voirie grâce à la présomption de responsabilité de l'administration. Si vous pouvez prouver le lien entre le défaut de voirie et votre accident, l'administration sera présumée responsable et devra soit vous indemniser, soit prouver qu'elle a correctement entretenu la voie.
Combien de temps ai-je pour agir ?
Vous disposez d'un délai de cinq ans à compter du 1er janvier de l'année suivant celle de l'accident pour engager la responsabilité de l'administration. Toutefois, il est recommandé d'agir le plus rapidement possible :
- Les preuves peuvent disparaître avec le temps (le défaut peut être réparé)
- Les témoins peuvent être plus difficiles à retrouver
- Votre dossier médical sera plus complet si vous agissez rapidement
Puis-je être indemnisé en cas de chute à vélo ou à moto ?
Oui, le principe est le même pour tous les usagers de la route, qu'ils soient piétons, cyclistes, motocyclistes ou automobilistes. Il faudra prouver le lien entre la voirie défectueuse et votre chute, ainsi que l'absence de signalisation du danger.
L'administration peut-elle refuser de m'indemniser ?
Oui, l'administration peut refuser, et elle le fait fréquemment. C'est précisément pour cette raison qu'il est essentiel de se faire accompagner par un avocat spécialisé. Les arguments de refus les plus courants sont :
- Négation du défaut d'entretien
- Affirmation d'une surveillance régulière de la voirie
- Invocation d'une faute de votre part
- Contestation du montant des préjudices
Un avocat saura démonter ces arguments et faire valoir vos droits devant le tribunal administratif si nécessaire.
Quels sont les montants d'indemnisation habituels ?
Combien vais-je toucher pour mes blessures ?
Les montants varient considérablement selon la gravité des blessures et les circonstances :
- Blessures légères (entorses, contusions) : 3 000 à 15 000 €
- Blessures moyennes (fractures simples) : 15 000 à 50 000 €
- Blessures graves (fractures complexes, handicap) : 50 000 à 200 000 €
- Blessures très graves (handicap lourd, séquelles permanentes) : 200 000 € et plus
Ces montants incluent l'ensemble des préjudices (corporels, matériels, moraux, économiques).
Combien de temps dure une procédure ?
La durée varie selon la complexité du dossier :
- Procédure amiable : 2 à 6 mois
- Procédure contentieuse : 12 à 36 mois
Un dossier bien constitué et défendu par un avocat expérimenté peut significativement réduire ces délais.
Que se passe-t-il si mes blessures s'aggravent après le jugement ?
Si votre état de santé s'aggrave après la consolidation et le jugement, vous pouvez demander une révision de votre indemnisation en introduisant une nouvelle action pour aggravation. C'est pourquoi il est important d'attendre la consolidation complète avant d'accepter une indemnisation définitive.
Puis-je être indemnisé pour des dégâts matériels uniquement ?
Oui, même sans dommages corporels, vous pouvez obtenir réparation pour les dommages matériels causés à votre véhicule (voiture, moto, vélo). La procédure est la même, bien que les montants en jeu soient généralement moindres.
Que faire si le défaut a été réparé depuis l'accident ?
La réparation du défaut après votre accident ne vous empêche pas d'obtenir une indemnisation. C'est même souvent un élément à votre avantage, car cela prouve que l'administration a reconnu l'existence d'un problème. L'important est d'avoir des preuves de l'état de la voirie au moment de l'accident (photos, témoignages, constat d'huissier).
Mon assurance peut-elle m'aider ?
Votre assurance responsabilité civile ne s'applique pas dans ce cas, puisque c'est l'administration qui est responsable. En revanche :
- Votre assurance automobile peut prendre en charge les réparations de votre véhicule en attendant l'indemnisation (franchise éventuelle)
- Votre mutuelle prendra en charge les frais médicaux
- Votre protection juridique peut financer vos frais d'avocat
Ces organismes pourront ensuite se retourner contre l'administration pour récupérer leurs avances (action en subrogation).
Dois-je porter plainte au pénal ?
Ce n'est généralement pas nécessaire pour obtenir une indemnisation, car la responsabilité de l'administration est de nature civile et administrative, non pénale. Toutefois, une plainte peut être utile si vous souhaitez que les circonstances de l'accident soient officiellement établies par les forces de l'ordre.
Bibliographie et Sources :
Articles doctrinaux
- Guettier, Christophe, "La responsabilité de la puissance publique pour défaut d'entretien de la voirie", AJDA 2008
- Bon, Pierre, "L'évolution de la responsabilité administrative en matière de voirie", RFDA 2010
- Canedo-Paris, Marguerite, "L'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation", Droit administratif, octobre 2015


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