Introduction : Le choc déséquilibré
C'est une fraction de seconde qui change une vie. Vous êtes à vélo, en trottinette ou à pied. Face à vous, un bus de la RATP, de Keolis, ou un Tramway de plusieurs tonnes. Le rapport de force est inexistant. Le choc est violent.
Au réveil, dans la chambre d'hôpital, ou de retour chez vous avec des douleurs lancinantes, les questions fusent, bien plus angoissantes que les blessures elles-mêmes :
- « J'avais des écouteurs, est-ce que je perds mes droits ? »
- « J'ai grillé le feu rouge à vélo, suis-je responsable ? »
- « C'était sur le chemin du travail, qui paie ? La Sécu ou l'assurance du bus ? »
- « Dois-je porter plainte contre le chauffeur ? »
Les compagnies d'assurance des transports en commun comptent sur votre ignorance, votre culpabilité et votre épuisement pour solder votre dossier au rabais.
Je suis Maître Marteau-Péretié, avocate en droit du dommage corporel. Mon métier n'est pas de vous juger, mais de vous défendre. Cet article est votre arme pour comprendre que, dans 99% des cas, vous avez des droits immenses, même si vous pensez être en tort.
Analysons ensemble, cas par cas, les scénarios juridiques pour transformer votre statut de "victime" en celui de "créancier indemnisé".
I. Le Scénario de la Responsabilité : "C'est de ma faute..." (Le grand mensonge)
C'est la première barrière psychologique. Vous pensez avoir commis une erreur. L'assureur adverse, lui, va tenter de s'engouffrer dans la brèche.
1. La Règle d'Or : La Loi Badinter vous protège (presque) totalement
Si vous êtes piéton ou cycliste percuté par un véhicule terrestre à moteur (Bus), la loi du 5 juillet 1985 (Loi Badinter) pose un principe de protection quasi-absolue.
Ce que l'assureur ne vous dira pas tout de suite : Votre faute simple (imprudence, violation du code de la route) n'annule PAS votre droit à indemnisation.
- Vous traversiez hors passage piéton ? Vous êtes indemnisé.
- Vous n'aviez pas de lumière sur votre vélo ? Vous êtes indemnisé.
- Vous étiez au téléphone en traversant ? Vous êtes indemnisé.
- Vous étiez en état d'ivresse (piéton) ? Vous êtes indemnisé.
La loi considère que la fragilité de votre corps face à un moteur justifie cette protection. L'assureur du bus doit payer 100% de vos dommages corporels.

2. La seule exception : La Faute Inexcusable
L'assureur va chercher à prouver que vous avez commis une "faute inexcusable". C'est son seul moyen de ne pas payer. Pour que la faute soit inexcusable, il faut réunir des conditions cumulatives drastiques (définies par la Cour de Cassation) :
-
Une faute volontaire.
-
D'une exceptionnelle gravité.
-
Exposant son auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience.
-
Sans raison valable.
En pratique : C'est extrêmement rare. Cela correspond quasiment au suicide ou à l'acte suicidaire (se jeter sous les roues). Traverser une autoroute à pied peut être considéré comme inexcusable, mais en ville, face à un bus, c'est très difficile à plaider pour l'assureur. Ne vous laissez pas intimider par ce terme.
3. Le Cas Spécifique du Tramway : Le piège du "Site Propre"
Attention, c'est ici que le dossier devient technique. Contrairement au bus, le tramway peut parfois échapper à la Loi Badinter s'il circule sur une voie propre (comme un train).
- Si la Loi Badinter s'applique (Tramway en ville, carrefours) : Vous êtes protégé comme face à un bus. Votre faute simple ne compte pas.
- Si la Loi Badinter est écartée (Site propre intégral, isolé) : On retombe sur le droit commun (article 1240 du Code civil). Ici, votre faute peut réduire ou annuler votre indemnisation.
Le combat de l'avocat : Mon rôle est de démontrer que le lieu de l'accident n'était pas un "site propre" au sens strict (présence de passages piétons, absence de barrières, zone urbaine dense). La jurisprudence récente (2020-2023) est favorable aux victimes : dès que le tramway croise la circulation ou des piétons, la loi Badinter revient en force.
II. Le Scénario du Contexte : Vie Privée ou Accident de Trajet ?
Le moment où l'accident survient change radicalement les interlocuteurs et la stratégie d'indemnisation.
Cas A : Accident de la Vie Privée (Soir, week-end, vacances)
C'est le schéma "simple".
- L'adversaire : L'assureur du Bus/Tramway.
- La procédure : Loi Badinter classique.
- L'indemnisation : Intégrale, poste par poste.
Cas B : Accident de Trajet (Domicile - Travail)
C'est le schéma "hybride" et souvent mal compris. Vous alliez au travail ou en reveniez. Ici, vous avez deux débiteurs :
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La Sécurité Sociale (CPAM) : Reconnaissance en Accident du Travail (AT). Vous avez droit à une prise en charge des soins à 100% et au versement d'indemnités journalières (IJ) plus avantageuses. Si vous gardez des séquelles, la CPAM vous verse une "Rente AT".
-
L'Assureur du Bus : Il doit compléter l'indemnisation.
Le danger : Beaucoup de victimes se contentent de la prise en charge "Accident du Travail" et pensent que c'est fini. C'est une erreur financière majeure. La Rente AT est forfaitaire. Elle ne couvre pas tout (pas les souffrances, pas le préjudice esthétique, pas les pertes de loisirs).
Ma mission : Exercer le "recours contre le tiers responsable". Je force l'assureur du bus à payer tout ce que la Sécu ne paie pas. C'est ce qu'on appelle le différentiel. Sur des dossiers graves, ce différentiel peut représenter des centaines de milliers d'euros que la Sécu ne vous versera jamais.
À lire : Accident de la route : que faire dans les 48h pour ne pas ruiner son futur dossier ?
III. Le Scénario de l'Assurance : "Suis-je couvert ?"
Beaucoup de victimes hésitent à contacter un avocat car elles pensent ne pas être assurées pour cela. Clarifions.
1. Vous n'avez pas besoin d'être assuré pour être indemnisé
C'est l'assureur du RESPONSABLE (le bus, la société de transport) qui paie vos dommages. Que vous ayez une assurance ou non n'a aucune importance pour votre droit à indemnisation.
2. Comment payer l'avocat et les experts ? (La Protection Juridique)
Regardez vos contrats (Habitation, Carte Bancaire, Assurance Auto). Vous avez probablement une garantie Protection Juridique (PJ).
- Cette garantie sert à payer les frais de procédure (huissiers, expertise).
- Elle peut prendre en charge une partie des honoraires de votre avocat.
- Important : L'assureur PJ ne peut pas vous imposer son avocat. Vous avez le libre choix de votre avocat. Ne laissez pas votre assurance vous envoyer vers leur "avocat partenaire" qui travaille souvent au forfait et traite les dossiers à la chaîne. Choisissez un spécialiste indépendant.
Ne restez pas seul face aux assurances. Reprenez le contrôle.
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IV. Le Scénario Pénal : Faut-il porter plainte ?
Après l'accident, la police ou la gendarmerie est souvent intervenue. Faut-il aller plus loin ?
1. Porter plainte : Pourquoi ?
Je conseille généralement de porter plainte pour "Blessures involontaires" au commissariat ou par courrier au Procureur de la République.
- L'objectif n'est pas l'argent : La plainte vise à sanctionner le comportement du chauffeur (vitesse, alcool, stupéfiants, inattention).
- L'objectif est la preuve : La plainte déclenche ou accélère l'enquête. Elle permet à votre avocat d'accéder au Dossier Pénal (PV de police, auditions des témoins, plans, vidéosurveillance). C'est une mine d'or pour contrer la mauvaise foi de l'assureur adverse sur les circonstances.
2. Constitution de Partie Civile
Si le chauffeur est renvoyé devant le Tribunal Correctionnel, nous nous constituons "Partie Civile". Cela permet d'être présent au procès. Cependant, attention : le Tribunal Correctionnel juge le pénal (la punition) et peut accorder des dommages-intérêts. Mais pour un dommage corporel complexe, le juge pénal n'est pas le spécialiste. Il vaut souvent mieux laisser le pénal punir, et gérer l'indemnisation (l'argent) devant le Tribunal Judiciaire (Chambre civile) ou par voie amiable surveillée.
V. Le Scénario Médical : La Consolidation, le moment clé
L'assureur va vouloir clore le dossier vite. Il vous parlera de "consolidation".
Qu'est-ce que la consolidation ?
Ce n'est pas la guérison. C'est le moment où votre état ne s'améliore plus, mais ne s'aggrave plus. C'est une stabilité des séquelles.
- Tant que vous n'êtes pas consolidé : On ne peut pas chiffrer le dossier final. On demande des provisions (avances financières).
- Une fois consolidé : On évalue le préjudice final.
Le piège : L'expert de l'assurance fixera souvent la date de consolidation le plus tôt possible pour arrêter de payer les indemnités journalières et limiter les préjudices. Ma stratégie : Contester une consolidation trop précoce si vos soins sont encore actifs et évolutifs, pour prolonger vos droits.
VI. Le Scénario de la Négociation : Amiable ou Contentieux ?
C'est la question que tous mes clients me posent : "Maître, va-t-on au procès ?"
1. La Voie Amiable (Sous haute surveillance)
90% des dossiers se règlent à l'amiable. Mais "amiable" ne veut pas dire "amical". C'est un bras de fer. Je monte le dossier, je chiffre chaque poste de préjudice, je joins les preuves, et j'envoie une réclamation chiffrée. L'assureur répond par une offre.
- Si l'offre est juste (conforme à la jurisprudence) : Nous acceptons. Vous êtes payé sous 30 jours.
- Si l'offre est indécente (ce qui est fréquent) : Nous négocions fermement.
2. La Voie Judiciaire (Le Tribunal Judiciaire)
Si l'assureur :
- Nie le droit à indemnisation (argumente une faute inexcusable imaginaire).
- Refuse de reconnaître un lien de causalité (ex: "votre mal de dos existait avant").
- Propose des montants ridicules.
Alors, nous assignons. Le juge tranche. C'est plus long, mais c'est souvent la seule façon d'obtenir le respect intégral de vos droits, notamment pour les préjudices lourds (perte d'emploi, assistance tierce personne).
VII. Pourquoi Me Marteau-Péretié est indispensable dans ce combat ?
Face à la RATP, la SNCF ou Keolis, vous affrontez des services juridiques rodés. Ils traitent des milliers de dossiers par an. Vous, c'est votre premier.
Mon intervention change la donne à trois niveaux :
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L'Égalité des Armes : Je connais leurs arguments, leurs barèmes officieux et leurs tactiques d'usure. Je ne laisse rien passer.
-
L'Expertise Médicale : Je ne vous laisse jamais aller seul face au médecin de l'assurance. Je mandate un médecin conseil de victimes indépendant pour vous assister lors de l'examen. C'est là que se gagne la bataille médicale.
-
L'Optimisation Financière : Un particulier seul oublie souvent des postes de préjudices (l'incidence sur la retraite, le préjudice sexuel, les frais de véhicule adapté, etc.). Mon rôle est de ne rien oublier.
FAQ : Réponses aux questions urgentes
1. L'assureur du bus me demande de signer un papier pour recevoir une avance. Je signe ?
JAMAIS sans avis d'avocat. Ce document peut être une "transaction définitive" déguisée, où vous renoncez à toute poursuite future contre une somme modique. Envoyez-moi le document avant de faire quoi que ce soit.
2. Le chauffeur de bus a pris la fuite (délit de fuite). Est-ce perdu ?
Non. Si le bus n'est pas identifié, nous pouvons saisir le FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires). C'est une procédure spécifique, mais vous serez indemnisé selon les mêmes règles.
3. J'ai eu un accident de tramway mais il n'y a pas eu de choc direct (chute au freinage d'urgence). Ça compte ?
Oui ! La loi Badinter s'applique même sans contact physique, si le véhicule est "impliqué". Un freinage brutal qui vous fait tomber (à l'intérieur comme passager, ou à l'extérieur comme cycliste surpris) engage la responsabilité du transporteur. Il faut cependant prouver le rôle du tramway (témoignages indispensables).
4. Combien cela va-t-il me coûter ?
Je travaille en toute transparence.
- Un honoraire fixe (souvent couvert par votre Protection Juridique).
- Un honoraire de résultat (un pourcentage des sommes gagnées). Cela signifie que je ne gagne pas si vous ne gagnez pas. Nos intérêts sont totalement alignés pour aller chercher le maximum.
5. Puis-je changer d'avocat si j'ai déjà commencé avec celui de mon assurance ?
OUI, à tout moment. Si vous sentez que l'avocat de votre assurance est trop mou, ou qu'il ne communique pas, vous pouvez me confier le dossier. Je m'occupe de récupérer les pièces auprès de votre ancien conseil.
Conclusion : Transformez votre préjudice en droit
Ne laissez pas le sentiment de culpabilité ou la lourdeur administrative vous priver de votre réparation. Que vous soyez assuré ou non, que ce soit sur le trajet du travail ou le dimanche, que vous ayez commis une imprudence ou non : si un bus ou un tramway est impliqué, l'indemnisation est votre droit.
Ne négociez pas votre santé au rabais.
Prenez rendez-vous dès maintenant pour une consultation gratuite. Nous analyserons ensemble votre dossier et la stratégie à adopter.
Article rédigé par Me Joëlle Marteau-Péretié, avocat expert des accidents de la route
Bibliographie et Textes de Référence
- Loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 (dite Loi Badinter) : Socle de l'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation.
- Code de la Sécurité Sociale, Art. L. 454-1 : Recours contre tiers en cas d'accident du travail.
- Arrêts de la Cour de Cassation (2e Civ.) sur les Tramways :
- Civ. 2e, 19 mars 2020, n° 19-13.459 (Confirmation de l'application de la loi Badinter aux tramways en zone urbaine partagée).
- Civ. 2e, 5 mars 2020, n° 19-11.411 (Notion d'implication du véhicule sans contact).
- Article 1240 et 1241 du Code Civil : Responsabilité civile de droit commun (pour les rares cas hors Badinter).
- Code de Procédure Pénale, Art. 2 : Action civile en réparation du dommage.



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